Élections départementales: quel impact pour le collège?

Les départements jouent un rôle important dans le fonctionnement du collège. Le deuxième tour des élections dimanche 29 mars pourrait être l’occasion de mettre de côté les débats de politique nationale et de s’intéresser de très près aux programmes des candidats et à leurs intentions pour soutenir le collège.

Dimanche 29 mars aura lieu le second tour des élections départementales. Depuis la Californie, je suis les débats et les évolutions de la campagne. Pour éviter un effondrement de la participation, pour faire barrage au Front National, pour défendre une politique nationale, pour préparer de futures élections aussi, le débat a le plus souvent été focalisé sur les enjeux de sujets et/ou de personnes au niveau national et non local.

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crédit photo: Kelly Hunter, license

Mon amie Cécile du blog La Turbulette a écrit peu avant le premier tour un article qui a attiré mon attention sur le fait que ces élections ne sont pas seulement un test ou une préparation pour les prochaines présidentielles, mais ont un impact important sur plusieurs aspects de la vie quotidienne.

Sur le plan de l’éducation, les départements sont en effet largement impliqués dans le fonctionnement des collèges. Depuis 1986, ils sont responsables de la construction, de la reconstruction, de l’extension, de l’entretien et du fonctionnement de ces établissements. En 2004, leurs compétences ont été élargies et couvrent en plus, l’entretien général et technique, le recrutement, la gestion et la rémunération des personnels techniques, la restauration. Ajoutons à cela que les départements organisent le transport scolaire, jouent un rôle prédominant dans l’offre culturelle (bibliothèques départementales, musées,…) et le financement d’associations.

Pour résumer, les départements décident du lieu où les élèves doivent se rendre tous les jours pour suivre leurs cours, de la façon de s’y rendre, de la qualité de cet environnement, du type de matériel qu’ils ont a disposition (notamment sportif et informatique!), d’une partie des personnes qu’ils y côtoient et de ce qu’ils mangent. Pour ce faire, les départements ont dépensé en 2011 près de 8% de leur budget.

Alors même si les grandes orientations des programmes, si la gestion des enseignants, si l’affectation des élèves dans les établissements relèvent de l’Éducation Nationale, je ne crois pas que toutes ces compétences des départements soient anodins quant aux chances qu’ont les élèves d’apprendre dans de bonnes conditions. Bien sûr, ces aspects ne peuvent pas changer du jour au lendemain: des contrats ont été signés avec des entreprises pour la construction et la rénovation des collèges, le personnel technique dispose d’un contrat de travail fixe, etc. Mais au cours des 6 prochaines années, les marges de manoeuvre des élus ira en augmentant au fur et à mesure que les contrats devront être renégociés.

L’exemple, au niveau municipal cette fois, des repas de cantine modifiés à Chalon-sur-Saône à partir de la rentrée prochaine au nom de la laïcité montre bien l’impact des collectivités locales sur le quotidien des élèves et la façon dont les élus locaux utilisent leurs prérogatives pour promouvoir leurs programmes et leurs convictions politiques.

Mon but ici n’est en aucun cas de remettre en cause les compétences des départements sur les collèges. Je crois au contraire qu’il est souhaitable que des décisions politiques puissent être prises au niveau local. Ce que je désire souligner ici, ce sont les conséquences quotidiennes des choix politiques de chacun. Que le débat dans les médias se focalisent sur les questions nationales n’aide, à mon sens, pas forcément à prendre des décisions en connaissance de cause. Est-ce que voter pour un candidat lambda dans le but d’envoyer un message de soutien ou de défiance vis-à-vis d’un gouvernement en place est la meilleures stratégie? Quelles sont réellement les convictions des uns et des autres et quels sont leurs intentions pour les collèges – et pour les autres domaines de la vie du département? Ceci me semble une question à laquelle tous les candidats devraient répondre de façon claire et précise afin que chaque électeur puisse faire un choix éclairé.

Un article paru dernièrement décrit les convictions politiques des différents partis quant à l’éducation. Cette analyse s’inscrit bien entendu dans une certaine vision du monde (comme toujours en politique :)), mais offre à mon sens une grille de lecture à partir de laquelle le questionnement des candidats dont je viens de parler peut être facilité: École de gauche, école de droite, Jean-Marc Robin, 22 mars 2015, Cap-education

 

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