Et si nous changions notre regard sur la dyslexie?

Trop souvent, les définitions de la dyslexie soulignent le côté limitant de cette situation. Et si, avant de vouloir remédier aux inconvénients de la dyslexie, on commençait par en apprécier les qualités?

Environ 5% des élèves présentent aujourd’hui des troubles dyslexiques. Pour ces personnes, cela signifie qu’elles connaissent des troubles durables et sévères de l’apprentissage de la lecture et de l’acquisition des son automatisme, alors même que ces personnes sont dotées d’une intelligence “normale”, sont normalement scolarisées, sont indemnes de troubles sensoriels ou neurologiques et vivent dans un milieu socio-culturel normalement stimulant (source:  educreuse.com ).

Depuis une quinzaine d’années, et même si tout n’est pas rose, certains efforts ont été mis en place pour dépister les personnes concernées avec notamment en 2001 l’adoption du Plan Langage et en 2005 la Loi sur l’Avenir de l’Ecole.Des outils et des aménagements en classe se développent également pour accompagner les enfants dyslexiques, ainsi que les parents et les professeurs (liste non exhaustive ici).

dylsexiques celebres

 

Or, ce qui reste frappant à la lecture des différentes sources sur le sujet, c’est la mise en avant des aspects handicapants de la dyslexie aussi bien au niveau scolaire que social.

Sans vouloir aucunement nier ces aspects, ni la souffrance des enfants concernés et de leurs parents, ne serait-il pas possible de porter un regard plus positif sur ce qu’est la dyslexie? Pourrions-nous accepter qu’elle soit à la fois limitante dans certaines activités, mais aussi un atout dans d’autres?

C’est cette approche qu’ont choisie Brock Eide et Fernette Eide dans leur ouvrage “The dyslexic advantage – Unlocking the hidden potential of the dyslexic brain”  (2012). Pour eux, un cerveau dyslexique n’est pas un cerveau qui fonctionne moins bien, mais un cerveau qui fonctionne autrement. Ils soulignent les capacités qu’un tel cerveau peut, le plus souvent, mieux maîtriser que les cerveaux non-dyslexiques et les ont résumées par l’acronyme MIND (“esprit” en anglais):

  • M (raisonnement mécanique ou matériel): capacité à raisonner sur les caractéristiques en 3D du monde physique ou matériel.
  • I (raisonnement interconnecté): capacité à saisir les connections entre des sujets apparemment éloignés.
  • N (raisonnement narratif): capacité à créer des histoires en mettant en relation des éléments épars et tendance à se raconter des histoires pour se souvenir de multiples informations.
  • D (raisonnement dynamique): capacité à lier des éléments du passé pour se projeter dans l’avenir.

Dans leur volonté de changer la façons dont la dyslexie est majoritairement perçue (une limite), nos deux auteurs fournissent de multiples exemples de personnes dyslexiques ayant su utiliser leurs capacités propres pour aller de l’avant et connaître d’importants succès dans leurs domaines respectifs. On y apprend notamment que Leonard de Vinci et Einstein avaient des cerveaux dyslexiques (d’autres dyslexiques célèbres ici).

Cette approche m’a interpelée car elle illustre parfaitement le message que mon blog souhaite porter: en chaque enfant se cache un potentiel propre. Le rôle de l’éducation n’est pas de stigmatiser et de de vouloir faire rentrer les individus dans des cases, mais au contraire de faire éclore ce potentiel. Pour cela, il faut différencier les méthodes, accueillir  les différences en tant qu’enrichissement au lieu de les tolérer, et enfin porter un regard bienveillant et confiant sur chacun.

 

 

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