On nous l’a dit et répété: “il faut dormir pour bien travailler a l’école“.

Simple bon sens…maintes fois vérifié…certes… mais POURQUOI? Dormir nous aide-t-il réellement à mieux apprendre?

Cette question me trottait dans la tête depuis longtemps déjà: en bonne cartésienne, j’aime comprendre les méthodes que j’applique et j’ai remarqué qu’elles fonctionnaient encore mieux si j’y adhérais par conviction plutôt que par simple habitude. Et comme en plus j’adore dormir…. 😉

Selon les neurosciences, le sommeil joue un rôle crucial pour l’apprentissage à trois niveaux:

• il permet un meilleur fonctionnement général du cerveau
• il renforce l’ancrage des informations dans notre mémoire
• il favorise notre compréhension des nouvelles informations

Lors de nos activités diurnes, nos cellules cérébrales produisent des protéines toxiques. Quand nous dormons bien tranquillement, la taille de ces cellules diminuent, laissant plus de place entre elles. Les fluides circulent alors mieux et emportent avec eux ces protéines. Dormir nous permet donc de nettoyer notre cerveau et de le retrouver frais et dispos au petit matin. Il ne serait pas possible au cerveau d’effectuer ce nettoyage de façon concomitante avec toutes les tâches qu’il a à accomplir en état éveillé. Cela requerrait une trop grande dose d’énergie au même moment.

Le deuxième processus touche la façon dont notre mémoire fonctionne. Lorsque nous pratiquons une activité nouvelle pour nous, notre cerveau commence à créer de nouvelles connections entre les neurones. Or ces connections sont fragiles au départ. En état de sommeil, le cerveau les consolident en les renforcent en “rejouant” ce que nous avons commencé à apprendre pendant la journée, ce qui favorise leur stockage dans la mémoire de long terme.

Enfin, le sommeil permet au cerveau de varier son mode de fonctionnement. Lorsque nous nous efforçons consciemment d’apprendre de nouvelles choses, le cerveau travaille en mode focalisé, et engage pour cela essentiellement le cortex frontal. Que de nouvelles connections se créent dans cette partie est certes positif pour notre processus d’apprentissage. Mais notre cerveau a le potentiel de fabriquer bien plus de connections s’il peut faire appel à un plus grand nombre de zones. Lorsque nous dormons, notre cerveau débranche le mode focalisé et passe en mode diffus. Les différentes parties du cerveau peuvent alors mieux communiquer entre elles. Nous percevons alors mieux les liens logiques entre ce que nous cherchons à apprendre et d’autres concepts, ou nous établissons des analogies avec d’autres sujets. Notre compréhension est alors à la fois plus profonde et plus personnelle.

Ces processus sont valables aussi bien pour les adultes que pour les enfants: nous avons tous besoin de dormir et nous affectons nos capacités d’apprentissage si nous ne passons pas suffisamment de temps sous la couette. Chez les enfants, ce besoin est encore renforcé par le fait qu’ils grandissent, que le nombre de choses qu’on leur demande d’apprendre à l’école est bien plus important que ce que nous, adultes, apprenons par jour, et qu’ils sont beaucoup plus fréquemment confrontés à de nouvelles situation qui réclament aussi de leur part une adaptation du comportement et un apprentissage.

De combien de temps de sommeil ont-ils alors besoin? Différentes sources s’accordent pour conseiller entre 10 à 11 heures de sommeil pour les enfants de 6 à 12 ans et entre 8 et 10 heures pour les adolescents à partir de 13 ans. Mais indépendamment de ces moyennes, un bon moyen de savoir si votre enfant a bien son quota de sommeil, c’est de voir s’il se réveille de lui-même le matin. Si ‘heure de se lever est régulière, un enfant qui a assez dormi ne devrait pas avoir de mal à se lever le matin.