Pourquoi j’ai sensiblement augmenté ma participation à la vie de l’école de mes enfants et ce que cela m’a apporté.

 

Lorsque nous sommes arrivés en Californie, nous avons décidé d’envoyer nos enfants dans uns école allemande afin que la transition entre Hambourg et les Etats-Unis ne soit pas trop dure. Cette école est fondée sur les modèle classique d’une école publique en Allemagne, mais a un statut d’école privée. En lisant les (nombreux) formulaires à remplir pour finaliser l’inscription, je me suis rendue compte qu’en plus de la somme mensuelle non-négligeable, il me faudrait consacrer 20 heures par an en tant que volontaire pour soutenir les activités les plus diverses comme la bibliothèque, le jardinage, la distribution des repas chauds,…

Cette obligation de participation était nouvelle pour moi. Dans mes souvenirs, quelques parents nous avaient parfois accompagnés dans des sorties scolaires, d’autres apparaissaient trois fois par an pour les conseils de classe, et deux soirs par ans, nous voyions nos propres parents, assis sur des chaises trop petites écouter les remontrances ou les compliments des prof lors des rencontres parents-prof institutionnalisées, mais en gros, l’école de mon enfance était un “no parent’s land”.

Plus tard, à Paris, j’avais moi aussi participé à une excursion avec la classe maternelle de mon fils, mais le reste du temps, il nous était demandé de ne pas pénétré dans les salles et si nous voulions voir les professeurs, il fallait avoir une bonne raison (comportement difficile ou retard prononcé dans les apprentissages) et la communication se faisait uniquement par le cahier de correspondance, comme si nous nous trouvions dans une dimension parallèle, dans laquelle nous aurions oublié d’inventer le téléphone et les e-mails.

Bref, j’étais habituée à être tolérée à certaines occasions dans l’école de mes enfants, pas à ce qu’on exige de moi une participation conséquente et qui, en plus, ne soit pas directement liée aux activités de ces derniers, mais concernent l’école dans son ensemble.

La première surprise passée, j’ai décidé de tenter l’expérience et j’ai accumulé environ 25 heures de volontariat: préparation de gâteaux avec une classe de maternelle, heures de lecture avec des élèves de CM1, participation à la fête des lettres pour une classe de CP,…A lot of fun! comme on dit ici en Amérique.

Mais en plus d’avoir passé quelques bons moments, cette expérience fut pour moi l’occasion de vraiment approfondir et enrichir la façon dont je pouvais accompagner mes enfants dans leur scolarité:

• Côtoyer les professeurs dans un cadre informel, et souvent festif, permet de mieux les connaître et de se rendre mieux compte à quel point ils peuvent être impliqués dans ce qu’ils font (ou pas d’ailleurs, mais le fait de le voir par soi-même est déjà différent de simplement le présumer). Si je souhaite poser une question rapide sur mes enfants, je peux aussi le faire entre deux portes, sans rencontres formelles, et mon suivi de leurs progrès est donc beaucoup plus rapproché que si je me contentais des réunions planifiées.
• Observer directement le comportement des élèves dans leur “environnement naturel” ( ) m’a fait mieux comprendre certaines choses dont les enfants me parlaient à la maison (règles d’échange des cartes Pokémon ou des combats de Bey Blades,…), de mieux connaître leurs amis, et a donc élargi nos sujets de discussion à la maison.
• Faire lire des enfants m’a donné l’occasion de mieux comparer le niveau de mes enfants avec d’autres et donc de réajuster mes attentes.
• Rencontrer d’autres parents a créé des liens d’amitié ou du moins de confiance, ce qui nous permet dans certains cas de discuter ouvertement des petits problèmes du quotidien entre nos enfants turbulents, sans en faire une montagne, mais aussi sans laisser la porte ouverte à des situations qui pourraient dégénérer.
• Rencontrer le personnel administratif ouvre aussi la possibilité de mieux comprendre leurs priorités et éventuellement de faire entendre ma voix, ce qui renforce ma confiance dans leur travail et mon sentiment que mes enfants sont entre de bonnes mains.

Aujourd’hui, il y a un consensus sur le fait que la participation des parents à la vie de l’école est un facteur important pour la réussite des élèves. Le système français tente de renforcer cette participation par des mesures telles que la Mallette des Parents ou la mesure numéro 4 parmi les 11 mesures annoncées par le Ministère de l’Education Nationale en janvier dernier. Mais ces efforts qui viennent d’en haut doivent être adoptés, renforcés et véritablement intégrés sur le terrain. Or il y a encore trop de parents qui n’ont l’occasion de rencontrer l’école de leurs enfants que lors de réunions parents-prof institutionnalisées (54,7% selon une étude menée en 2007, le chiffre a pu changer entre temps, mais la tendance de base reste la même).

Et vous? Participez-vous à des activités de l’école de vos enfants? Avez-vous d’autres moyens de provoquer des rencontres informelles avec l’équipe pédagogique et administrative ou avec les autres parents? Comment dégagez-vous le temps nécessaire pour cela? Ou le temps est-il votre contrainte majeure?