Apprendre les tables de multiplication en 5 étapes

Pour tout parent vient un jour le moment d’aider son enfant à apprendre ses tables de multiplication. Que l’on se réjouisse de vivre ce rite initiatique avec son enfant, que l’on soit pris d’une bouffée d’angoisse au souvenir de ses propres tribulations, ou que l’on se mette à bailler d’ennui, il faut bien s’y coller! Voilà quelques conseils pour vous aider!

Les enfants adorent les “pourquoi”. Vous n’y couperez donc sans doute pas: “Maman (ou Papa) pourquoi je dois apprendre mes tables de multiplication par coeur?”. Et…honnêtement, vous vous êtes vous aussi déjà posé cette question, non?

La généralisation de la calculatrice et la mauvaise presse dont fait parfois l’objet l’apprentissage par coeur ont conduit à rendre cette question de plus en plus fréquente. Or, la maîtrise automatique des tables de multiplication n’est en aucun cas une option. Elle est et demeure indispensable:

tables de multiplication

crédit photo: Philippe Leroyer, License

  • L’utilisation d’une calculatrice est trop lente, source d’erreur, et surtout, permet moins de développer la capacité à évaluer des ordres de grandeur et donc de faire preuve d’esprit critique quant au résultat obtenu.
  • Les tables de multiplication sont les outils de base pour résoudre de nombreux problèmes mathématiques tout au long du cursus scolaire: divisions, fractions, factorisation. Les élèves qui ne maîtrisent pas de façon automatique leurs tables sont désavantagés lorsqu’ils se trouvent confrontés à de tels exercices. La résolution de tels exercices requiert de notre cerveau de pouvoir mettre à disposition un grand nombre d’informations relatives au processus. Ces informations sont utilisées par notre mémoire courte. Or celle-ci dispose d’une place limitée, si nous l’encombrons avec les résultats des tables de multiplication, il ne reste pas grand chose pour les étapes de résolution. Les élèves qui ne connaissent pas assez bien leurs tables de multiplication ne seront pas aussi rapides ni aussi efficaces que d’autres et, dans le pire des cas, verront leur enthousiasme pour les maths diminuer.

Mais l’apprentissage par coeur ne suffit pas. Il faut qu’il s’appuie sur une compréhension des processus et concepts mathématiques en jeux.

Les nouveaux programmes scolaires qui viennent d’être publiés par le CSP prévoient que les élèves soient capables de “mémoriser des faits numériques […] multiplicatifs“* lors du cycle 2 et notamment en CE1 et CE2. COMMENT, nous parents, pouvons-nous aider nos enfants à s’approprier ce bagage? Il ne suffit pas toujours d’ânonner les tables de multiplication sur un air de rengaine pour que cela fonctionne. Une approche structurée a plus de chance de réussir.

Étape 1: S’assurer que votre enfant a compris le principe même de la multiplication et certaines de ses propriétés

Normalement, cette étape doit se passer en classe. L’enseignant, grâce à des exercices de manipulation d’objets, de regroupements, etc. a montré de manière concrète aux élèves ce qu’est une multiplication (une façon d’additionner plus rapidement), qu’elle est commutative (le résultat de 3×4 et le même que celui de 4×3) et qu’elle est distributive (6×7 c’est aussi (6×6)+(1×6). Le plus souvent les enseignants n’utiliseront pas ces deux termes, mais auront montré aux élèves l’existence de ces deux propriétés bien pratiques pour le calcul mental (cliquez ici pour quelques révisions)  :-)

Si vous avez l’impression que les explications de l’enseignant n’ont pas suffi, signalez-le lui et demandez-lui de reprendre cela avec votre enfant et/ou expliquez cela à votre enfant vous-même (si vous vous sentez à l’aise pour le faire. Il n’y a pas d’obligation, nous n’avons pas tous appris à expliquer ce genre de concepts, il n’y a aucun problème à déléguer une telle explication!). Ou inspirez-vous de ce matériel.

Étape 2: Commencer par utiliser la méthode de l’enseignant

Si l’enseignant de votre enfant a choisi une méthode spécifique, c’est qu’il pense qu’elle est la mieux adaptée aux activités conduites en classe. Pour éviter les confusions inutiles, commencez par appliquer cette méthode et voyez si elle porte ses fruits.

Étape 3: Mettez en lumière les stratégies de calcul pour trouver certains résultats

  • Calculer un résultat proche puis additionner ou soustraire pour arriver au bon résultat exemple: 6×7 c’est (6×6)+(1×6) ou alors 9×8 c’est (10×8)-(1×8) => reconnaissez-vous la propriété distributive?
  • Doubler les résultats. Exemple: pour trouver 4×8, calculer 2×8 puis doubler
  • Rappeler que 1 est un élément neutre en multiplication: pour tout nombre multiplié par , le résultat sera ce même nombre. Exemple: 9×1=9
  • Rappeler que 0 est un élément absorbant en multiplication: pour tout nombre multiplié par 0, le résultat est égal à 0

Étape 4: Apprendre les tables de multiplication en allant du plus simple au plus compliqué

Cela permettra d’avoir des résultats rapides et de motiver votre enfant. L’ordre conseillé est:

0-1-2-5-4-8-9-3-6-7 puis d’apprendre en plus les carrés (1×1, 2×2, 3×3,…). Ce dernier élément permet de se “rapprocher” du résultat recherché et d’utiliser ensuite une addition ou soustraction (voir première stratégie).

Étape 5: S’entraîner de différentes façon et sur une période de temps assez longue

Le fait de demander à votre enfant de fournir les résultats des tables de multiplication dans différents contextes permet d’éviter qu’il ne les récite que comme une poésie dans un ordre pré-établi. Voilà quelques propositions pour varier les “plaisirs”

  • Utiliser pour les révisions tantôt la table de Pythagore (parfaite pour revoir les carrés et la commutativité), tantôt les listes
  • Focaliser sur la répétition orale des tables, mais apporter parfois un peu d’écrit
  • Faites répéter les tables dans l’ordre, certes, mais aussi est surtout dans le désordre
  • Demandez le résultat de 3×15, mais aussi celui de 15 divisé par 3
  • Profitez de toute occasion du quotidien pour calculer des produits de deux nombres afin de vérifier que votre enfant fasse le lien entre ce qu’il apprend dans un contexte scolaire et la réalité. Cela vous permettra aussi de vérifier que ces connaissances soient stables dans le temps (et de prévoir une petite séance de révision de temps en temps. Il est tout à fait normal pour un enfant de connaître ses tables parfaitement au moment t et d’en avoir oublié la moitié une semaine plus tard).
table de Pythagore

Table de Pythagore – Crédit photo: Chapendra, License

Il existe pour toutes ces activités de centaines de ressources gratuites online. Du coup l’apprentissage des tables de multiplication en est à la fois facilité et plus agréable. Pour ma part, j’aime beaucoup les Hexagominos multiplicatifs du blog de Monsieur Mathieu .

Enfin, pour finir, 2 vidéos pour démystifié les tables de multiplication et offrir un moyen de vérifier ses résultats:

 

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